Vernissage : mercredi le 11 septembre à 18 h
La Galerie Simon Blais présente la toute première exposition individuelle d’Isabelle Guimond à titre d’artiste de la galerie. Avec La compétition des bonnes nouvelles, l’artiste s’est intéressée à la notion de ruine en tant que motif, mais aussi sur le plan du matériau et celui de la méthode. Si les ruines ont traversé les époques, participant à la formation d’un imaginaire allégorique riche, leurs modalités mouvantes dépendent de notre conception du temps, de l’histoire, tout autant que de notre identité et de notre volonté de créer et sauvegarder le patrimoine. Après s’être attachée aux enjeux anthropologiques associés aux quartiers défavorisés dans une approche quasi documentaire, Guimond s’intéresse présentement à l’appropriation d’images de différentes sources, grappillées et colligées depuis plus d’une décennie. Elle juxtapose celles-ci à ses propres images d’archives afin d’élaborer des tableaux dans une approche picturale proche du collage. Par la superposition d’images et de fragments, ses œuvres laissent place aux croisements et aux brisures narratives.
Pour l’artiste, la ruine est à la fois le symptôme de la force destructrice du temps et l’expression d’une certaine mélancolie face aux grandeurs révolues. Le concept de ruine lui permet de consolider ses principales préoccupations tout en explorant encore plus la notion de fragment, de temporalité, de déchet et d’archive. Dans La compétition des bonnes nouvelles, Isabelle Guimond a voulu dépasser l’utilisation de son sujet comme motif pour en transcender la représentation en cherchant à « faire ruine » par la création d’un corpus d’œuvres peintes qu’elle nomme « Tableaux de fouilles ». Ces œuvres procèdent comme des réminiscences du temps qui aurait agi matériellement sur eux : patinage des surfaces, couches de sédiments, érosion, bris, renversement... Convoquant les technologies numériques et flirtant avec l’abstraction, cette production récente laisse entrevoir un nouveau terrain de recherche pour l’artiste.
Isabelle Guimond vit et travaille à Montréal. Ses œuvres ont été présentées au Québec, aux États-Unis et au Mexique. Lauréate en 2014 du prix Sylvie et Simon Blais pour la relève en arts visuels, elle a également été finaliste à la Bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain. Au cours des dernières années, nous avons pu voir son travail, entre autres, à la Galerie de l’UQAM, à la Galerie B-312, à la galerie Les Territoires, au Centre des arts actuels Skol, à la Maison de la culture Maisonneuve.