Peintre américaine (Chicago 1926 - Paris 1992)
Éduquée dans un milieu cultivé, Joan Mitchell pratiqua l'aquarelle très tôt et passa trois ans à l'Art Institute de Chicago (1944-1947). De bonne heure, elle s'intéressa au thème du paysage en peinture et put l'étudier à travers les œuvres de Cézanne, Van Gogh, Kandinsky et Matisse conservées à Chicago.
Après un voyage d'études en Europe (1948-49), elle se fixa à New York et fut marquée par l'Expressionnisme abstrait, en particulier par l'œuvre de Gorky, De Kooning, Kline et Orozco, qu'elle rencontra à Mexico (City Landscape, 1955, Chicago, Art Institute). Elle retourna en France en 1955 et s'installa en 1969 à Vétheuil, un des hauts lieux fréquentés par Monet. De 1955 à 1979, elle forme un couple avec l'artiste québécois Jean Paul Riopelle.
Joan Mitchell fait partie de la seconde génération de l'Expressionnisme abstrait, dont elle a gardé le goût pour les grands formats, le travail à l'huile sur toile, le sens de la matière picturale et du geste. En conservant la facture de l'Action Painting, sa peinture traduit l'émotion ressentie au contact de la nature, du paysage remémoré et transformé. Ses compositions sont toujours très élaborées, les formes émergeant de fonds modulés en transparence ou jouant parfois de la dissymétrie. Cette manière de « paysagisme abstrait » n'est guère pratiquée aux États-Unis, en dehors de l'artiste, que par Sam Francis et Richard Diebenkorn.
Avec son sens de la couleur, la qualité de son espace, l'originalité de ses compositions, la détermination de la facture, Joan Mitchell continue d'une façon unique la tradition de l'Impressionnisme telle que Monet l'a illustrée à la fin de sa vie. [...]
(Encyclopédie Larousse)