Après quatre années de recherches ayant la forêt de l’île de Carillon comme trame de fond, Julie Ouellet présente aujourd’hui une vingtaine d’œuvres, tant sur bois que sur papier, sous le titre Les lignes fantômes. Cette exposition fait suite à celle de 2018 à la Maison de la culture Frontenac, qui concluait sa maîtrise. L’artiste renoue ici avec la peinture – discipline qu’elle avait délaissée ces dernières années.
Depuis 2015, Julie Ouellet s’est imposé un cadre restreint tant par le sujet que par la matière et le format. Elle se permet maintenant d’élargir son cadre de différentes manières : que ce soit par la variété des formats, l’ajout de techniques qu’elle avait mises de côté, ou encore la démultiplication des points de vue. En proposant des perspectives différentes, en angle, Ouellet confère un nouveau dynamisme au paysage représenté. De même, par l’accumulation de formes et de motifs, l’artiste accentue l’effet vibratoire de ses œuvres. À coup de formes entrecoupées, elle trace des traits, comme si elle marquait le temps à la manière d’une machine à écrire imprévisible.
Au premier abord, un paysage semble être une structure stable, mais pourtant celle-ci change constamment, au fils des jours, des saisons, altérée par le vent et la lumière. De la même manière, les œuvres de Julie Ouellet se veulent stables à première vue, mais sa manière de dessiner ce même paysage change et évolue au fil du temps. Dans une volonté de renouveler son tracé et d’élargir son vocabulaire plastique, l’artiste s’est prêtée à l’exercice consistant à démultiplier un même point de vue.