En juillet 2023, Julie Ouellet effectue une résidence à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence en France. Elle y découvre une nature luxuriante, au détour d’un atelier improvisé, elle s’emploie à retranscrire et à décliner le paysage observé à travers la fenêtre. Son motif, dit-elle, est : « une nature lumineuse, généreuse, aussi aride, amplifiée par le son des cigales résonnant encore plus fort en dessinant. J’ai tenté de saisir les formes de ce pin parasol, l’entrelacement de ses branches attirant le regard vers un nœud central. ».
La résidence de l’artiste est marquée par un travail rigoureux de documentation regroupant un certain nombre de traces (dessins, photographies). L’artiste esquisse sans relâche ce paysage, afin de consigner méticuleusement son sujet. Elle immortalise le panorama par un calque, dont les lignes de force et les contours précis ont été tirés sur une pellicule transparente appliquée sur le cadre de sa fenêtre. La série de dessins réalisés in situ, De par la fenêtre, au son des cigales, et présentés dans cet accrochage témoignent de ce processus minutieux.
Le temps a façonné également les œuvres de Julie. En effet, deux regards s’entremêlent dans cette nouvelle exposition : le temps de la résidence à la fondation et sa perception distancée depuis son atelier à Bolton-Est. Le fusain intitulé La fenêtre, à distance résulte de cette double temporalité.
Réalisé à posteriori, soit à son retour au Québec, le corpus, Il pleut de l’encre, est composé de six œuvres magistrales, dont chacune est composée de 9 papiers assemblés. En partant du dripping à l’action painting, ces œuvres monumentales sont constituées d’innombrables gouttelettes d’encre de chine qui forment des compositions à la fois denses et puissantes.