Pendant un séjour à Paris, le peintre québécois Edmund Alleyn (1931-2004) a réalisé un ensemble d’œuvres connues sous le nom de Suite indienne, datées de 1962 à 1964. Inspirées de la mythologie amérindienne nord-américaine, ces œuvres révèlent la palette exubérante d’un créateur au sommet de son art. Retrouvées récemment dans la cave de l’atelier de l’artiste, où elles étaient roulées depuis quarante ans, ces œuvres sont réunies et présentées pour la première fois au public. « Lorsque ces tableaux sont apparus, disait l’artiste dans une entrevue à Radio-Canada le 14 juillet 1981, ça faisait neuf ans probablement que j’étais à Paris. Je me posais des questions d’identité. Je m’interrogeais aussi sur cet exil […]. Je regardais autour de moi. Je voyais toute cette peinture internationale qui se ressemblait d’un pays à l’autre, d’une capitale à l’autre. On était dans un bain de tachisme extraordinaire. Et il me semblait qu’un individu pouvait exprimer les choses qui le reliaient à une culture, à un sol. » L’exposition présentée à la Galerie Simon Blais rassemble pas moins d’une vingtaine d’huiles sur toile et de gouaches sur papier.
À l’occasion du vernissage sera lancé le catalogue de l’exposition intitulé Hommage aux Indiens d’Amérique. L’ouvrage contient un avant-propos de Jennifer Alleyn, fille de l’artiste, un essai de Mona Hakim, historienne et critique d’art, et une chronologie détaillée établie par Gilles Lapointe, professeur à l’UQAM.