L’exposition Rouges de Françoise Sullivan montre plus d’une vingtaine de tableaux récents, plusieurs de grands formats, et d’autres, par contraste, très petits. Chacun participe d’une exploration sensuelle et conceptuelle de la couleur rouge. Les tableaux sont construits de sorte que la brillance des rouges plus clairs, qui semblent avoir été appliqués en premier sur la surface de la toile, émerge, persiste, en traversant les couches subséquentes de rouges plus sombres. Dans le lointain de la profondeur du tableau, une réminiscence de la lumière est possible. En étudiant les lumières et la pénombre des paysages de la Grèce par la production de pastels, Françoise Sullivan nous revint au début des années quatre-vingt-dix, stimulée par l’abstraction entière et épurée jusqu’au monochrome, obsédée par la lumière qui surgit dans et par la couleur. Depuis, l’artiste se concentre donc sur les qualités intrinsèques au médium : la couleur et les transitions de l’une à l’autre; la texture; la dimension de la surface à peindre et les bords qui la délimitent. (Extrait de Rouges : Irradiation de tableaux, par Ève Dorais)