Françoise Sullivan 20-21 présente la production des douze derniers mois de cette grande artiste montréalaise. Principalement constituée de peintures réalisées entre novembre 2020 et octobre 2021, l’exposition illustre une fois de plus la vivacité et la pertinence de cette infatigable créatrice.
Produites dans un nouvel atelier où la lumière naturelle joue un rôle capital, ces toiles aux motifs géométriques et aux surfaces monochromes ou bicolores nous ramènent à l’essentiel du travail conceptuel de Françoise Sullivan, tel que nous l’avons admiré depuis le début des années 2000. La lumière retenue, les textures étudiées et subtiles ainsi que le jeu minimaliste des couleurs évoquent la grande sensibilité que l’artiste exprime sur la surface de ses toiles depuis le retour à la peinture à la fin des années 1980.
Chez Sullivan, la création relève de grandes séries d’œuvres, des cycles souvent courts, mais composés d’un nombre parfois important de toiles. C’est le cas cette année, et l’accrochage en galerie montre bien cette dynamique propre à l’artiste.
En 2003, Sullivan décrivait sa démarche en ces mots : « Je me suis mise à rêver d’une peinture [ne] dépendant de rien, et qui pourrait se tenir par sa seule force intérieure[1]. […] Au plus près de moi, ma peinture raconte une histoire, elle raconte l’histoire des petites unités de temps, au temps présent qui s’égrappe, dans chaque pensée, chaque émotion, chaque geste[2]. »
[1] Françoise Sullivan, « Ma peinture est… ma peinture Est », in Stéphane Aquin et autres, Françoise Sullivan, catalogue d’exposition, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal et Éditions Parachute, 2003, p. 42.
[2] Ibid., p. 43.
Image: Le grand bleu, 2020, acrylique sur toile, 60 x 72 cm. Photos par Guy L'Heureux.