La galerie est fière d’annoncer sa dixième exposition personnelle dédiée à l’artiste Rita Letendre, mettant l’emphase sur l’extraordinaire corpus de sérigraphies produites entre 1967 et 1982. Pendant son escapade en Californie de 1965 à 1968, Rita Letendre s'aventure dans de nouveaux cercles artistiques, notamment à Los Angeles. C'est là-bas qu'elle s’initie à l’estampe, et qu’elle découvre la sérigraphie. Elle aura également un atelier à New-York, où elle réalisera de nombreuses estampes.
Ce séjour californien est aussi l’occasion d’une immense murale extérieure intitulée Sunforce, qu’elle réalise en 1965, et qui deviendra l’un des déclencheurs d’une transformation importante de son approche plastique. Dès lors, la matière a disparu, emportant avec elle la gestuelle. En réalisant cette murale, Letendre réalise que l’intensité de la lumière écrase l'effet de matière de la peinture, et prend conscience à ce moment-là que l’énergie de son œuvre doit émerger de la couleur plutôt que de la texture ou du geste pictural. Ce déplacement du geste et de la complexité vers des formes plus simples l’a amenée à concevoir ces formes en aplat où l’accent du tableau réside dans le noir et le blanc puis dans la couleur.
Rita s’engage alors dans une abstraction géométrique et développe sa signature: en 1967, les premières flèches naissent, et avec elles, la période la plus emblématique de l’artiste. « Le long des flèches, de fines lignes agrémentées de couleurs supplémentaires jouent des gammes de vibrations. Les lignes fendent l’espace, arrêtent le temps. » Letendre continuera de produire des sérigraphies jusque dans les années 1980. La galerie présente un corpus de 25 estampes originales, démontrant ainsi la cohérence et la complémentarité entre son travail en sérigraphie et sa démarche en peinture.
Image: Burning Speed — 1967, édition de 20, sérigraphie sur papier 25 x 45 cm
Notes biographiques
Rita Letendre est née à Drummondville en 1928. Après des études en arts, son œuvre évolue au contact de différents mouvements artistiques, dont celui des automatistes de Paul-Émile Borduas. Ses nombreuses expositions au Canada de même qu’à l’étranger — elle séjourne en France, en Italie, en Israël et aux États-Unis, pour enfin s’installer à Toronto en 1970 — ont fait d’elle une artiste incontournable de l’après-guerre au Canada. Elle reçoit en 2010 le Prix du Gouverneur général du Canada, puis en 2016, où elle reçoit le prix Paul-Émile-Borduas, la plus haute distinction décernée accordée aux artistes en art visuel au Québec.