La Galerie Simon Blais présente une trentaine d’œuvres récentes de Peter Hoffer comprenant une série de paysages et quelques tableaux abstraits, deux volets importants de la pratique de l’artiste. Exposer des abstractions et des paysages de Peter Hoffer côte à côte, c’est en quelque sorte tenter de réunifier deux genres de l’histoire de la peinture que seule, en fait, l’imagination humaine a séparé arbitrairement, alors que tous deux se composent en définitive des mêmes éléments. Ainsi, dans cette production récente, l’artiste laisse apparentes des coulures, en référence à l’histoire moderne de l’abstraction, et traduit des éléments de la représentation — troncs d’arbres et rochers — au moyen de sillons gravés directement sur le support de bois. Par ce dévoilement de la surface sous-jacente à l’image, le peintre affirme qu’il s’agit là d’une construction. Il nous dit : « Ce que tu regardes n’est rien d’autre qu’un panneau de bois taché par des couleurs à l’huile. Cet arbre que tu vois est peut-être celui-là même qui rend cet objet possible. » Il y a donc circularité entre le support de l’objet à peindre et l’objet représenté. Les abstractions et les tableaux paysagistes de Peter Hoffer sont exécutés à l’huile sur des supports de bois et recouverts d’une résine spécialement conçue à cet effet. La matière réfléchissante ainsi appliquée magnifie l’objet d’art, ce qui va à l’encontre de la tendance actuelle du « mal peint » et de la fausse banalité, le plus souvent fabriquée, de l’œuvre d’art contemporaine.