Vernissage : mercredi 11 septembre à 18 h
L’exposition Être convaincantmet à l’honneur la peinture de Mathieu Lefèvre, décédé prématurément en 2011. Aujourd’hui, la Galerie Simon Blais, avec le concours des parents de l’artiste, Erika et Alain Lefèvre, prend le relais afin de porter son œuvre auprès du grand public, des collectionneurs et des établissements muséaux. Artiste ayant une approche éclatée de sa discipline, Lefèvre en contestait les frontières. Parmi la quinzaine d’œuvres du corpus exposé, le regardeur sera interpellé de multiples manières. Les œuvres sont souvent issues d’une iconographie populaire. Phatiques, elles posent des questions directes ou encore requièrent un déplacement du spectateur. Le titre, les matériaux, bref le cartel fait aussi partie du terrain de jeu de Mathieu Lefèvre.
On se retrouvera ainsi devant des tableaux-sculptures parfois disposés à même le sol, une toile tendue laissant apparaître une poubelle remplie de tubes de peinture vides ou encore un piège à collectionneur utilisant la reproduction de la Mona Lisa comme appât. « Au-delà de l’humour contestataire que Lefèvre affichait, il y avait aussi, dans son travail, une réelle préoccupation quant à la nature de l’art », écrit le critique d’art Nicolas Mavrikakis en mai 2016 dans la foulée de la rétrospective majeure consacrée à l’œuvre de Mathieu Lefèvre déployée au Centre Clark.
Être convaincant, c’est un des leitmotive que le jeune Mathieu Lefèvre emploie dans son Guide pratique pour artiste. C’est l’artiste conceptuel qui interroge le système de création de l’objet d’art, en se demandant comment un artiste peut en vivre. Lorsqu’on regarde aujourd’hui son œuvre Prévision de la valeur future de Mathieu Lefèvre, réalisée en 2005, on ne peut que sourire devant son côté frondeur, visionnaire, mais aussi extrêmement lucide sur la posture de l’artiste contemporain.
Né à Edmonton en 1981, Mathieu Lefèvre s’installe au Québec, où il obtient son baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal. Il déménage à New York en 2010. Sa pratique artistique comprend la sculpture, l’installation, la peinture et la photographie. Lefèvre utilise l’humour et la dérision pour remettre en question les conventions et les systèmes qui régissent la société, en particulier le monde de l’art. Plus d’une vingtaine d’expositions solo lui ont été consacrées, tant à Montréal, Toronto, Moncton et Calgary qu’aux États-Unis et en Europe. Lefèvre a représenté le Canada à la Biennale de Prague de 2011. Mathieu Lefèvre est décédé accidentellement à Brooklyn en cette même année 2011.