Michel Goulet présente aujourd’hui sa première exposition individuelle à la Galerie Simon Blais. Il nous offre à voir sa toute dernière production de sculptures et d’œuvres sur papier.
Gilles Daigneault a écrit à ce sujet : « Le morceau de bravoure du nouveau corpus est constitué d’une douzaine de petites tables de jeu et/ou de travail, toutes identiques au contraire des profils d’arbres qui les surmontent et qui esquissent une typologie de la flore laurentienne. Les arbres sont épinglés au mur. Au cours des trente dernières années, les sculptures de Goulet se sont sporadiquement adossées au mur, histoire de s’installer bien confortablement dans l’espace comme dans l’esprit des regardeurs. En l’occurrence, le noir règne partout, ou presque. On pense à un nocturne ou à de petites natures mortes. En tout cas, on est loin du paysage : le sculpteur s’est toujours plus intéressé à la nature humaine qu’à la nature tout court, il est plus proche de Montaigne que du frère Marie-Victorin.
L’œuvre s’appelle modestement Précis d’ordonnance et, comme toujours avec les bonnes sculptures, le regardeur doit s’activer un peu. Les plus vieux penseront à tous ces « précis » de leur cours classique, notamment au Précis de grammaire française de ce bon Maurice Grevisse. Et ils n’auront peut-être pas tort. Chez Goulet, depuis toujours, tout est affaire d’écriture : les idées, les matières et les motifs s’articulent comme dans le langage verbal, avec la même cohérence et le même arbitraire, la même liberté aussi et la même inventivité qui, chez certains êtres d’exception, donnent lieu à la poésie. »