Après quatre années d’absence sur les cimaises de la Galerie, l’artiste Stéphanie Béliveau revient avec un solo réunissant une dizaine d’œuvres sur panneau de bois. Privilégiant comme toujours l’utilisation de matériaux pauvres — papiers, parfois recyclés, et charbon —, Stéphanie Béliveau met de côté la représentation des problèmes de société de son époque, la guerre, la cruauté, la solitude et le désarroi. « Mon nouveau travail, écrit-elle, témoigne d’un changement d’attitude devant le tragique de la condition humaine qui était, jusqu’à ce jour, au cœur de ma pratique. Puisque l’humain demeure obstinément sourd aux cris de souffrance du ″vivant″ autour de lui, puisque l’art n’y peut rien changer, eh bien, je dois accepter et regarder, les yeux grand ouverts, l’humanité accélérer sa fin. Ma nature trop lucide m’a poussée à une telle désespérance que j’ai dû basculer de l’autre côté du mur… Là où il n’y a plus de cynisme possible, là où la réalité crue suscite le geste d’amour sincère, là où devant l’imminence de la mort, il ne reste plus qu’à se tourner vers l’autre. »