François-Xavier Marange présente une douzaine de nouveaux tableaux, des acryliques sur toile marouflées sur panneaux de bois, qui montrent d’étranges formes presque reconnaissables, à la frontière de l’artéfact, témoignant d’une lointaine civilisation dont les rites nous auraient échappé. La production du peintre se caractérise par un attachement au formalisme. Le travail épuré est empreint d’une efficace simplicité formelle. « François-Xavier Marange part d’une idée et la développe en travaillant le tableau à la manière d’une synthèse. Pour y arriver, l’artiste façonne la matière en utilisant différents moyens et procédés plastiques, notamment la grille, le tracé et la texture. » Les contrastes sont à la fois très forts et subtils : une forme flottante, texturée et tout en nuance sur un fond sombre et lisse. « En utilisant l’aplat, la lumière est absorbée de manière plus diffuse; sur une matière plus empâtée, l’uniformité de la masse colorée est rompue. L’artiste joue avec ces différentes possibilités. Dans notre société saturée d’informations visuelles où la réception des images se consomme à la vitesse de l’éclair, l’œuvre de Marange s’impose à contre-courant en misant sur le dépouillement, la simplification, l’essentiel. Elle requiert le silence. » (Extraits de Architecturer la matière, de Jean de Julio-Paquin)