Yves Gaucher (1934-2000) est l’un des plus importants artistes canadiens de l’après-guerre. Peintre abstrait de renom, il s’est imposé au départ comme innovateur dans le domaine de la gravure, travaillant à l’atelier d’Albert Dumouchel pendant quelques années avant de s’en séparer.
Nous exposons trois de ses estampes dans notre exposition actuelle, Empreintes analogues. Afin de vous en faire savoir davantage sur ce travail, voici quelques extraits de l’ouvrage Autour de Yves Gaucher écrit par Gaston Roberge et publié chez Le Loup de Gouttière à l’occasion de l’exposition « Yves Gaucher 1957-1996, profil 40 années de gravure » à la Galerie Simon Blais (automne 1996). L’ouvrage s’articule autour de rencontres entre l’auteur et l’artiste.
Il est disponible en consultation à la galerie.
Yves Gaucher, Ligne, surface, volume I, édition 7/15, 1961, pointe sèche et martelage sur cuivre imprimé sur Arches, 25 x 25 cm (9,75 x 9,75 po)
Ligne, surface, volume 1, 1961 (p. 34-35)
« Là, j’ai commencé à m’amuser avec la technique. Je savais qu’il y avait moyen d’élargir les possibilités du médium, d’aller chercher de nouvelles façons de faire, de voir et de comprendre. Dans le fond, la gravure n’est rien d’autre qu’un transfert sur papier d’une surface dure encrée. Let’s go! Sur mon enclume, j’ai martelé une plaque de cuivre au point de la déchirer. Au premier essai réussi, j’ai su que j’avais quelque chose. Je suis retourné voir Dumouchel avec l'épreuve et la plaque. Il m’a demandé de ne pas montrer ça à ses élèves. »
Yves Gaucher, Sono, édition E.A. 1/5, 1963, Chine collé, gravure et impression en relief sur papier, 61 x 91,5 cm (24 x 36 po)
Sono, 1963 (p. 50-51)
La première gravure vraiment formelle que Gaucher produit a demandé cinq sortes de papiers différents. Trois formes un peu floues et décentrées sur la gauche flottent sur la gauche flottent sur deux rectangles. Celui de droite, presque entièrement encadré, supporte à lui seul la légèreté des trois formes blanches. « Celle-là a connu un meilleur succès… mais les clients ne se les arrachent pas vraiment. »
Yves Gaucher, Silences, édition 44/75, 1996, eau-forte, bois de fil, et collage sur papiers laminés, 63 x 90 cm (25 x 35,5 po) (Image: Galerie Art Mûr)
Silences, 1996 (p. 76-77)
« Je voulais faire quelque chose de nouveau pour l’exposition chez Simon Blais. Depuis que je ne suis plus un graveur assidu, ça me prend comme une raison pour me remettre à la tâche. J’ai décidé de faire une eau-forte, et de reprendre les papiers laminés. Ce que les autres ne peuvent pas faire, moi, ça m’excite. (…) Une œuvre de pure jouissance et je me suis fait embarquer dans le jeu. Une vraie série en soi. Presque un an de travail et d’essais. On a tout essayé. »