L’exposition Françoise Sullivan chorégraphie la matière, qui se tient à la Galerie Simon Blais, débute une semaine avant la rétrospective consacrée à l’artiste par le Musée d’art contemporain de Montréal. Le chevauchement temporel de ces deux expositions majeures a été tout un défi pour la galerie, car le nombre de sculptures de l’artiste qui ne font pas déjà partie des grandes collections institutionnelles est limité. C’est sous cette impulsion que des merveilles ont été redécouvertes, restaurées ou réactivées.
De 1959 à 1970,Françoise Sullivan délaisse l’interprétation de la danse afin de vouer la majeure partie de ses forces vives d’artiste à la réalisation de sculptures. L’exposition montre, en douze œuvres, une vue d’ensemble d’une décennie consacrée à cette discipline. Des concepts tels que la dualité, la simplicité, la spontanéité, le dynamisme, l’équilibre, la précarité, exprimés auparavant par la danse, se retrouvent ainsi capturés dans ses sculptures. Sullivan a apporté une attention particulière aux spirales, qui semblent prendre leur origine dans un bois sculpté de 1959. En contemplant des assemblages de surfaces métalliques qui apparaissent comme autant d’élans figés dans l’espace, on comprend dès lors que Françoise Sullivan chorégraphie la matière.
L’incroyable cohérence de l’artiste multidisciplinaire de renommée internationale se révèle dans l’utilisation du bois, de l’acier, de l’aluminium, du bronze ou du plexiglas. La pièce phare de cette exposition est la réactivation d’une sculpture cinétique sous la supervision de l’artiste et grâce au concours du studio de design La bande à Paul.