Afrique : l'art des formes regroupe près de 150 objets réalisés à partir de bois sculpté, de céramique, de métal, de cuir et de tissus, et constitue la troisième exposition annuelle d’arts premiers à être présentée à la galerie Simon Blais.
Avec l’assistance de Michael Oliver, réputé collectionneur et marchand privé de New York, qui a lancé le projet en nous proposant une sélection d’œuvres tirées de sa collection personnelle acquise au cours des 35 dernières années, l’exposition présente des objets rituels ou à usage courant qui tous sont empreints d’une grande beauté plastique.
Des céramiques zouloues (Afrique du Sud) datant du milieu du XXe siècle, pots à bière ou pots à lait faits de bois décoré et utilisés par les nomades zoulous, ou céramiques anciennes djennées du Mali (trouvées au cours de fouilles archéologiques et vieilles de près de 1000 ans!), tous sont ornés de motifs peints ou sculptés des plus riches, et provoquent l’émerveillement des collectionneurs et muséologues, habitués de l’art contemporain.
Les tabourets nupes du Nigeria et ashantis du Ghana, qu’ils soient sobres ou richement sculptés, ou les appuis-tête élégants savamment décorés du Soudan, tous nous fascinent par leur beauté exotique, alors que leur fonction première est purement utilitaire. Et tous affichent les marques d’un usage séculaire, par leur patine d’usage qui a poli les surfaces de ces bois durs, auxquelles les artistes ont ajouté des motifs souvent très sophistiqués.
Chaque culture représentée dans cette exposition est mise en valeur par des objets conformes aux critères reconnus qui les caractérisent — leur forme, l’iconographie des motifs les décorant, les matériaux de même que les signes évidents d’ancienneté et d’usage courant ou rituel.
Cinq portes de sanctuaire ibo (Nigeria), aux bas-reliefs géométriques sculptés dans un bois extrêmement dur (iroko), ainsi que trois échelles des Dogons (Mali) montrent les signes d’une longue utilisation : elles auraient été sculptées il y a près de 100 ans, et parfois beaucoup plus. Une chaise de naissance sénoufo (Côte-d’Ivoire) est la pièce marquante de cette exposition, et son extrême usure témoigne d’innombrables usages au fil des décennies, depuis sa réalisation au XIXe siècle.