Né en 1948 à Dreux, François-Xavier Marange arrive à Paris à la fin des années 1950. Il loge à l’École Normale des Instituteurs, où il est pensionnaire. Dyslexique et distrait, Marange déteste l’école autant que l’école s’exaspère de lui. Pour y échapper, il cogne à la porte d’un des plus importants ateliers de gravure de Paris : l’atelier Georges Leblanc. Aux côtés de son maître Paul Decottignies (1936-2000), il entame l’apprentissage de la taille-douce et de l’impression, la tradition d’un métier vieux de cinq siècles.
Devenu maître-imprimeur et taille-doucier, Marange travaille, de 1973 à 1982, aux ateliers Lacourière-Frélaut et chez Maeght, où il continue d’imprimer les plus grands artistes de son temps : Antonio Tàpies, Joan Miró, Zao Wou-Ki et d’autres encore. Chez Lacourière-Frélaut, Marange se lie d’amitié avec l’artiste québécois Louis-Pierre Bougie, lequel l’invite à s’établir au Québec. À la fin de l’été 1982, celui-ci l’amène au grand atelier de la rue Dowd, à Montréal, où des artistes se sont regroupés autour d’une vieille presse. Tranquillement, l’atelier s’organise autour de l’expertise unique de Marange. Le souhait de former un collectif qui œuvre dans un esprit coopératif apparaît. L’Atelier Circulaire est fondé le 21 décembre 1982.
Bien qu’il consacre une grande partie de son temps à son métier, depuis toujours, Marange peint. Vers la fin des années 1980, Marange arrive à mener de front les deux pratiques qui composent son univers artistique : celle du maître qui transmet son savoir à l’atelier et celle du peintre dont la démarche exige la solitude.
Éditions Simon Blais, texte de Nathalie Miglioli (français et anglais), 136 pages.