L’exposition collective Perspectives géométriques et minimalistes réunit des œuvres d’artistes tels que Barry Allikas, Hans Arp, Marcel Barbeau, Marie-Eve Beaulieu, Jean-Sébastien Denis, Kosso Eloul, Yves Gaucher, Betty Goodwin, Robert Hedrick, Jean-Paul Jérôme, Denis Juneau, Stéphane LaRue, Fernand Leduc, François-Xavier Marange, Mario Mérola, Guido Molinari, David Nash, Jessica Peters, Françoise Sullivan et Irene F. Whittome.
L’exposition traite essentiellement de l’abstraction géométrique et de ses prolongements possibles, tel que l’art minimaliste. Elle rend compte de la pérennité et de l’universalité de ce courant qui a traversé les XXe et XXIe siècles, courant caractérisé par une certaine forme de rigorisme. Les principes élémentaires qui en constituent les fondements sont l’abolition de la troisième dimension et a contrario la mise en valeur de la bidimensionnalité ; une matière picturale qui ne véhicule plus des émotions, mais qui doit être perçue uniquement pour ce qu’elle est ; la ligne et la couleur comme moyens d’expression ; et enfin, l’utilisation des couleurs primaires, soit le jaune, le bleu et le rouge.
À Montréal, l’abstraction géométrique a été incarnée par des personnalités s’apparentant majoritairement à la deuxième génération des plasticiens, comme Guido Molinari, Denis Juneau, Yves Gaucher, Claude Tousignant ou encore Jean Goguen. À partir du milieu des années 1950 jusqu’aux années 1970, l’esthétique plasticienne est sur le devant de la scène, et le motif est roi. Les artistes privilégient un vocabulaire formel, des surfaces hard-edge ainsi que des compositions tendant vers un équilibre subtil entre volumes et espaces.
Il faut souligner l’influence déterminante que la scène artistique américaine, new-yorkaise plus précisément, a exercée sur le pôle montréalais. À plusieurs reprises, ces artistes regardent ce qui se fait là-bas et y séjournent. Les œuvres de Mark Rothko (1903-1970), de Barnett Newman (1905-1970) et de Josef Albers (1888-1976), pour ne citer que ceux-ci, suscitent un vif intérêt chez les plasticiens.
Les œuvres de l’exposition mettent en lumière la diversité des approches des artistes présentés, toutes générations confondues, dont le projet commun était de développer un langage formel. Un dialogue inédit se crée alors entre ces différentes démarches.
Image: Jean-Paul Jérôme, «Comètes», 1993, acrylique sur toile, 142 x 168 cm