Les œuvres récentes de Harold Klunder, présentées à la Galerie Simon Blais, résultent d’un savoir-faire qu’il peaufine méthodiquement depuis plus de quatre décennies. Celui-ci consiste à appliquer des empâtements de peinture à l’huile et à délimiter certaines zones du tableau au moyen de traits et de taches de couleurs contrastées, de manière à suggérer des figures humaines, voire des autoportraits.
Ainsi, si la facture des tableaux laisse au premier abord supposer une certaine spontanéité, ils sont en fait produits minutieusement sur une longue période. Cette approche permet au réputé peintre canadien de s’attarder avec attention à la composition de ses œuvres picturales, qu’il souhaite équilibrées et harmonieuses. Fortement influencées par le travail de Piet Mondrian, certaines des œuvres exposées ont la particularité de comporter des couleurs exubérantes, mais de laisser également place à la toile non peinte. En agençant ainsi, et avec toute la rigueur qu’on lui connait, des masses colorées et vides, l’artiste se fraie une nouvelle piste d’exploration formelle fort prometteuse.