Collection inédite réunie et exposée pour la première fois en quarante années, ces peintures et dessins utilisant différentes techniques avaient d’abord été acquis par le marchand Pierre Matisse, directement de l’artiste, pour sa galerie de New York. En décembre 1965, Pierre Matisse réunissait certaines de ces œuvres autour de quelques tableaux et sculptures et les présentait sur ses cimaises (titre de l’exposition : Riopelle : Sculpture, Paintings, Aquarelle), puis il les rangea et ne les montra plus jamais jusqu’à sa mort en 1989. Nous les avons retrouvées cette année, de même qu’une très grande composition datant de 1976 appartenant à la Succession Jean Paul Riopelle.
Depuis près de dix ans la Galerie Simon Blais s’est fait une spécialité de « découvrir » des pans entiers de la production de Jean Paul Riopelle et de les présenter au public montréalais. Ces grandes œuvres sur papier sont une nouvelle illustration de ce qu’une recherche approfondie de l’inventaire Riopelle peut produire d’inédit!
Grandes compositions peintes à l’encre de Chine, à la gouache, à l’huile et à l’acrylique, qui relèvent d’une gestuelle très américaine. En effet, les œuvres de 1964-65 ont été réalisées au retour d’un séjour à East Hampton (Long Island) en compagnie de Joan Mitchell, et sont, à notre avis, ce que l’artiste a fait qui se rapproche le plus de l’expressionnisme abstrait américain. Les couleurs sont vives, les tracés calligraphiques montrent une grande assurance, les compositions sont audacieuses, surtout quand on pense au support utilisé. En effet, elles sont toutes réalisées sur du papier marouflé sur de la toile et présentées comme des peintures, sans vitre. Les formats sont impressionnants, certains vont jusqu’à 4,60 mètres. Quelques peintures et estampes de grande taille complètent cet accrochage, illustrant l’amour du « grand » chez Riopelle.