La déposition est un groupe d'œuvres, principalement des peintures (acrylique et poudre de marbre sur toile) et quelques dessins à l'aquarelle qui sont présentés à Montréal dans la foulée des expositions tenues au printemps et à l'été 2003 en trois lieux différents de France (Royan, Saintes, et Paris). C'est aussi le fruit d'un échange entre la Galerie Simon Blais de Montréal, et les galeries Sabine Puget de Paris et art/espace de Thonon-Les-Bains.
Œuvres réalisées entre 1999 et 2003, elles ont pour point commun la représentation humaine dans toute sa fragilité. Fragments de corps, très souvent à peine dessinés par un contour qui suggère une épaule, une jambe, un bras (les nageurs), ou une tête comme dans la série Pierre de Wissant, les surfaces sont d'une sensibilité hors du commun, lisses mais sobres, souvent grattées (griffées), mais toujours ornées d'une écriture mystérieuse. Qui est Pierre de Wissant? C'était l'un des bourgeois de Calais, le célèbre groupe de personnages sculptés par Auguste Rodin. Pierre de Wissant, c'est le passant, cet homme qui traverse seulement la vie, comme l'évoquait Gustave Geoffroy, c'est aussi «celui des deux frères créés par Rodin qui baisse la tête en un geste de soumission et de résolution, comme s'il la tendait au bourreau…» (Reiner Maria Rilke).
Cette fragilité exacerbée fait toute la beauté des toiles de Schneider. On y plonge, on veut les toucher, elles nous hantent.