Carol Bernier

Hivers de mars
13 avril 2005 au 14 mai 2005

Pour la première fois de sa carrière, Carol Bernier présente une exposition entièrement dédiée à la peinture sur toile, alors qu’on lui connaissait son travail sur papier Japon et occasionnellement sur toile jusqu’à maintenant.

De plus, le grand format fait son entrée en scène, avec de nombreuses toiles de taille imposante, de 107 x 244 cm jusqu’à 183 x 303 cm!

Auparavant, sa technique de peinture nécessitait l’utilisation du papier japonais sur lequel l’artiste travaillait sur les deux côtés, l’huile et l’encre de Chine saturaient les surfaces, et le papier était marouflé soit sur papier Arches, soit sur de petites toiles. Cette nouvelle surface était ensuite retravaillée à l’huile, et même au goudron, pour la touche finale qui apportait les tracés noirs très matiérés.

L’artiste a enfin pu dépasser cette limite imposée par le papier japonais, et appliquer sa technique à la surface de la toile, en conservant les effets de transparences et l’accumulation des matières qui rendent ses compositions uniques : rarement en peinture contemporaine voit-on encore cet effet de champ coloré, et ces transparences envoûtantes qui caractérisent les toiles de Carol Bernier. On n‘est pas sans penser aux effets de surface qui sont propres à un Jean McEwen (multiples couches, trouées dans la surface qui laissent voir les nombreux repentirs) ou même à celles d’un Zao Wou-Ki, qui allie la brillance de l’huile et les couches multiples, le tout réalisé grâce aux très fines pellicules d’huile étalées en mode très dilué sur de longues périodes. Ces comparaisons ne sont pas fortuites, et sont d’autant plus troublantes que Carol Bernier réussit à rendre sa peinture tout-à-fait convaincante, absolument contemporaine; il y a toujours place à la peinture en art contemporain, elle le prouve à souhait par cette nouvelle série.

Un opuscule est publié pour accompagner notre exposition, avec un texte de Danielle Lord, commissaire indépendante à qui on doit de très belles expositions dans les dernières années, notamment celle en hommage à Gérard Tremblay, à la Maison Trestler, en 2003, et la grande exposition duo présentée l’an dernier au Musée national des beaux-arts du Québec, premier véritable regard rétrospectif sur l’œuvre du couple mythique formé de Mimi Parent et Jean Benoît, les derniers dépositaires de la pensée Surréaliste en France. Accompagnée d’un catalogue, cette exposition avait nécessité plus de trois années de travail, entre le Québec et la France, et elle fut très remarquée. Elle nous livre ici un texte sensible, analyse lucide de la démarche picturale de Carol Bernier.

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